Passer au menu Passer au contenu

Vous êtes sur le site Bas-Saint-Laurent, mais nous vous avons localisé dans la région : ###detected_region###

Le gouvernement ne doit pas oublier les régions périphériques

Publié le 30 octobre 2025 - Écrit par Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent

Catégorie :

  • Clientèle
  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice
  • Communiqués

Rivière-du-Loup, le 30 octobre 2025 – En marge de son assemblée générale annuelle tenue à Rivière-du-Loup, la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent rappelle au gouvernement du Québec de ne pas oublier les régions périphériques. Plus d’un an après avoir lancé un cri du cœur à ce chapitre, des mesures concrètes qui pourraient bénéficier directement aux producteurs agricoles et forestiers se font toujours attendre.

La présidente régionale, Nathalie Lemieux, a porté ce message en compagnie de sa première vice-présidente, Julie Gagnon, et du premier vice-président de l’Union des producteurs agricoles, Paul Doyon. Elle appuie sa sortie sur une résolution extraordinaire adoptée par les délégués bas-laurentiens en assemblée, l’an dernier, et qui a par la suite cheminé jusqu’au Congrès général de l’Union où elle a été entérinée à l’unanimité.

Un an plus tard, force est d’admettre que rien n’a bougé sur ce plan. Or, la réalité demeure : l’agriculture en région périphérique a un coût plus élevé en raison de son éloignement avec les marchés centraux. Le transport, le coût des intrants et des services ainsi que la saison de croissance plus courte sont autant de facteurs qui ont une incidence sur les revenus des producteurs. En contrepartie, elle permet l’occupation du territoire en contribuant de façon significative à la vitalité économique de ces régions.

« Personne ne souhaite voir un phénomène comme celui de l’accaparement des terres s’intensifier au Bas-Saint-Laurent, faute d’un soutien gouvernemental direct auprès des entreprises agricoles en situation de précarité. En faisant la sourde d’oreille à nos doléances, l’impression est que le gouvernement du Québec nous considère comme des citoyens de seconde zone, alors que notre secteur d’activité mérite une attention à la hauteur de sa contribution réelle à l’économie régionale », affirme Nathalie Lemieux.

Tarification carbone

Des mesures concrètes comme la fin de la tarification carbone pourraient pourtant avoir une incidence directe et concrète dans le portefeuille de tous les producteurs agricoles, dont ceux des régions périphériques. Profondément injuste, cette taxation n’a plus d’équivalent dans les autres provinces canadiennes. Au Québec, elle est imposée par les distributeurs en carburants et combustibles qui refilent la facture aux producteurs lors de leurs achats.

Depuis 2013, le milieu agricole a enrichi, de cette façon, le Fonds d’électrification et de changements climatiques (FECC) de plus de 482 M$. Non seulement il est demandé de mettre fin à cette tarification pour le secteur agricole, mais un remboursement des frais payés par les producteurs est aussi réclamé, ou encore un soutien plus direct visant l’adaptation aux changements climatiques. Il est même suggéré que les sommes versées au FECC depuis 2013 servent à l’implantation de mesures concrètes en ce sens.

« Les producteurs agricoles sont aux premières loges des changements climatiques et ils sont prêts à faire leur part. Encore cette année, la sécheresse estivale et plus récemment le manque d’eau vécu dans certaines municipalités du Québec ont rappelé la vulnérabilité de notre secteur, au champ comme dans nos bâtiments. Le gouvernement doit prendre acte de la situation et prendre les moyens qui s’imposent pour nous accompagner dans cette transition nécessaire qui n’épargnera personne », ajoute Julie Gagnon.

Sous-financement

Paul Doyon est de son côté plus catégorique. Les difficultés vécues en régions périphériques par les entreprises agricoles et la surcharge financière que représente la tarification carbone ne sont que les symptômes d’un mal plus grand : le sous-financement de l’agriculture par les paliers de gouvernements fédéral et provincial. À juste titre, il rappelle que la nouvelle Politique bioalimentaire 2025-2035 bénéficie seulement de 1 G$ sur cinq ans pour sa mise en œuvre, alors que les attentes par rapport à son déploiement et le potentiel de chaque région et de chaque secteur de production ont été amplement communiquées avant son dévoilement.

« Les gouvernements à travers le monde consacrent en moyenne 2 % de leurs dépenses à leur agriculture, alors que les soutiens québécois et canadien ne dépassent toujours pas 1 %. Il est impératif de rectifier le tir. Investir en agriculture et en foresterie, c’est aussi miser sur des secteurs d’avenir qui permettent de créer des milliers d’emplois en région, de développer le territoire, d’innover et de nourrir durablement les consommateurs d’ici et d’ailleurs. Un appui indéfectible des gouvernements est nécessaire pour assurer le plein développement de ces secteurs stratégiques », a-t-il conclu.